La France a du mal à tenir ses objectifs de transition énergétique. Voilà le bilan des indicateurs publiés par l’Observatoire climat-énergie pour l’année 2018. Concernant le secteur du bâtiment, GEO PLC regrette toujours l’absence de données sur les logements rénovés.
Une diminution de la consommation d’énergie et des GES en trompe-l’œil
Lancé en 2018, l’Observatoire Énergie-climat recense chaque année les principaux indicateurs* de la France en termes de consommation énergétique et de GES (Gaz à Effet de Serre). L’outil les compare aux objectifs fixés dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) et la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).
Que retenir de la publication des chiffres de 2018[1] ? Même si certains constats s’avèrent positifs (baisse d’émissions de GES par rapport à 2017, baisse de la consommation d’énergie finale), ces derniers se justifient davantage par une conjoncture favorable (un hiver doux qui a limité les besoins en chauffage), que par une stratégie durable des pouvoirs publics. Cela ne suffit pas à atteindre les objectifs initiaux : on note un écart de + 4,5 % à la fois pour les efforts climatiques[2] (445,3 MtCO2e au lieu des 426,2 visées) et énergétiques[3] (151,3 Mtep au lieu des 144,73 visées). En résumé, la France est dans la bonne direction, mais avance trop lentement.
À quoi est dû cet écart de + 4, 5 % ?
- Émission de GES : les secteurs du transport et du bâtiment constituent le principal problème. Avec des écarts respectifs de 12,6 % et 14,5 % vis-à-vis de leurs objectifs de réduction, ils concentrent une bonne partie des préoccupations nationales. L’agriculture (+ 2,6 %) et l’industrie (+ 0,6 %) font meilleure figure, tandis que les secteurs des déchets (- 0,3 %) et de la transformation d’énergie (- 17 %) ont rempli leur contrat, avec brio pour le dernier.
- Consommation finale d’énergie : cette mauvaise performance résulte principalement des écarts de consommation des produits pétroliers (+ 8,1 %) et de gaz naturel (+ 4,9 %), pendant que les énergies fossiles (+ 0,6 %) et le charbon (+ 0 %) respectent leur trajectoire attendue.
En ce qui concerne les énergies renouvelables, l’objectif d’une part de 23 % dans la consommation finale en 2020 semble bien difficile à valider. Avec un indicateur intermédiaire à 16,5 % en 2018 contre une prévision de 20,5 %, la marche paraît trop haute, sauf rebond exceptionnel.
Secteur du bâtiment : un manque de visibilité sur la rénovation du parc privé
Comme en 2018, l’Observatoire ne fournit pas d’informations sur le nombre total de logements rénovés. Seules les statistiques du programme Habiter mieux de l’Anah sont dévoilées : 62 345 rénovations contre un objectif de 75 000, soit un écart de 16,9 %. On peut néanmoins se satisfaire de la hausse significative des travaux par rapport à 2017 (52 266 logements concernés).
Sans visibilité sur le secteur résidentiel, difficile de tirer des conclusions sur les émissions de GES du bâtiment. En dépit de cette absence de détails, tout porte à croire que le nombre insuffisant d’opérations de rénovation – remplacement des chaudières fioul, travaux d’isolation pour diminuer la consommation énergétique – pèse sur ces mauvais chiffres. De quoi encourager GEO PLC à redoubler d’efforts pour accompagner tous les Français dans leurs projets d’économies d’énergie.
[1] Ces pourcentages sont des estimations pouvant évoluer prochainement. En effet, les objectifs de la SNBC – fixés en 2015 – et de la PPE – fixés en 2016 – font l’objet d’une révision.
[2] Source : CITEPA
[3] Source : SDES