Tandis que la date butoir de conclusion du DNTE* approche et que les propositions du gouvernement se font attendre, quatre solutions éventuelles ont été formulées. Certains acteurs du débat sont partisans d’une baisse significative de la consommation mais d’autres se montrent favorables à un maintien du nucléaire.
Initié en novembre par François Hollande, ce débat national sur la transition énergétique devait aboutir à l’évolution du modèle énergétique français, via notamment une diminution de la dépendance aux énergies fossiles et au nucléaire.
Lors d’une réunion des acteurs de ce débat à Paris, la ministre de l’Énergie, Delphine Batho a rappelé la complexité du DNTE « C’est un travail très difficile, cette discussion n’a jamais eu lieu de façon aussi ouverte et prospective (…) Je vous invite à trouver des compromis (…) Où il n’y a pas de compromis, il faudra que le gouvernement prenne des décisions avec le Parlement ».
La conclusion du DNTE est fixée au 18 juillet et devrait s’accompagner de recommandations censées servir de base à une loi de programmation. L’ensemble des sept groupes de travail s’étant penché sur les problématiques relatives au DNTE a dès lors, versé ses conclusions au débat.
Ces derniers ont examiné les questions de financement de la transition, mais aussi de baisse de la consommation énergétique dans les secteurs du bâtiment et des transports*, ainsi que le choix des énergies renouvelables de demain.
C’est donc sur ces conclusions que se porte l’attention et plus particulièrement sur celles du groupe ayant étudié la question du futur bouquet énergétique. Ils sont parvenus à dégager quatre lignes de conduite devant amener à la réduction par quatre des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.
Parmi les autres scénarios du DNTE, les propositions sont diverses et variées, allant d’une sortie du nucléaire, impliquant une baisse de la demande d’énergie de près de 50% d’ici à 2050, à un maintien du nucléaire en tant qu’obstacle aux émissions de GES. Les deux autres propositions s’avèrent nettement moins radicales, comparées aux controverses engendrées par la question du nucléaire et celle du gaz de schiste.
Pour certaines parties prenantes au débat, la promesse du président de la République de réduire la part du nucléaire de 75 à 80% dans la production d’électricité à l’horizon 2025, s’avère moins ambitieuse que les engagements pris par la France sur le climat.
Intervenu jeudi dernier devant les acteurs du DNTE, Nicolas Hulot se voulait alarmiste « Si nous gardons le nucléaire, et même comme certains le préconisent, nous augmentons le nucléaire, avec le gaz de schiste, la seule chose que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a pas de dénouement heureux. C’est une trajectoire suicidaire »
Par ailleurs, des militants de l’association Greenpeace, en réaction au dénouement du débat, attendaient les intéressés du DNTE munis d’une banderole de trente mètres « les yeux dans les yeux, le débat est il complet ? » jugeant que le risque lié au nucléaire n’avait pas été suffisamment pris en compte dans le débat.
La série de recommandations doit être rendue dans moins de deux mois mais ne présente pas d’oppositions apparentes, Laurence Tubiana, en tant que facilitatrice du débat affirmait à ce sujet « Oui, c’est difficile, oui c’est conflictuel, parce qu’on est au cœur du débat ».
Pour Alain Grandjean, président du groupe des experts, la solution serait d’entendre rapidement « le gouvernement et pas la ministre » sur une éventuelle « orientation politique (…) Il y’a des divergences d’intérêts, qui d’autre qu’un gouvernement élu peut trancher ça ? »
En complément du débat d’experts, une « journée citoyenne » s’est tenue samedi dernier dans 14 régions et départements d’outre-mer afin d’interroger un échantillon de 1000 à 1500 français sur leur perception du débat.
Pour en savoir plus sur le DNTE