Le président de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) interrogé dans Les Echos le jeudi 27 juin a donné sa vision de la transition énergétique, rejetant l’amalgame entre baisse de la consommation énergétique et désindustrialisation.
En effet, Bruno Léchevin estime que la « décroissance économique » ne fera pas partie des conséquences de la transition. Au contraire, la réduction de la consommation énergétique et la division par 4 des émissions de GES (Gaz à effet de serre) d’ici à 2050 apparaissent pour le président de l’Ademe comme un levier pour l’emploi.
C’est d’ailleurs dans le cadre du DNTE (Débat national sur la transition énergétique) que l’Ademe a avancé une hypothèse reposant sur « une diminution de notre empreinte environnementale et de notre consommation d’énergie sans qu’il s’agisse d’un scénario de décroissance économique ou de désindustrialisation » explique Bruno Léchevin dans une interview accordée au journal Les Echos.
Après de nombreux échanges entre Ademe, entreprises, élus, collectivités, associations et l’Etat, le DNTE devrait se conclure courant juillet. Il devra mener à l’élaboration d’une loi attendue à l’automne prochain et consacrant le passage à une nouvelle politique énergétique, moins dépendante du nucléaire et des énergies fossiles.
Le 24 juin dernier, c’est un représentant du Medef et de l’UFE (Union française de l’électricité) qui avait fait mention des « illusions » partagées par certains acteurs du DNTE sur « un avenir radieux où la transition elle-même serait par nature porteuse d’évolutions positives, quel que soit l’argent qu’on met dans le système »
Le président de l’Ademe perçoit, quant à lui, une éventuelle baisse de la consommation énergétique comme « bénéfique pour l’économie et pour l’emploi », tablant sur la création de près de 317000 emplois d’ici à 2030.
Pour le président de l’Ademe, « Une consommation énergétique réduite de 18% en 2030 et de près de 50% en 2050 permet d’appréhender plus sereinement le débat sur le mix énergétique et la place des énergies renouvelables par rapport à celle du nucléaire »