Le 26 juin dernier, plusieurs associations dont le collectif d’industriels « Isolons la Terre contre le CO2 », le Gimélec, l’ARC (Association des responsables de copropriété), le collectif Effinergie, mais aussi l’UFC-Que Choisir, le RAC (Réseau action climat), le FNE ainsi que le Cler (Réseau pour la transition énergétique) se sont regroupées pour créer le CFEE (Coalition française pour l’efficacité énergétique).
Cette coalition s’est formée en réaction à l’absence d’informations relatives à l’efficacité énergétique « l’efficacité énergétique est peu valorisée dans les discours et aucune politique réelle d’économies d’énergie n’est encore mise en œuvre en France », ce groupement présentera 5 propositions destinées à la mise en œuvre de la rénovation énergétique du parc existant de bâtiments.
Raphaël Claustre, directeur du Cler explique « Nous avons défini ce qui nous rapprochait pour structurer nos positions communes (…) Si d’autres s’y retrouvent, ils peuvent nous rejoindre ».
La CFEE désirerait « demander de l’ambition sur l’efficacité énergétique », ainsi, la mutualisation de « l’expertise spécifique de chacun des membres de la coalition permettra à cette dernière d’être force de propositions afin de faire évoluer le cadre législatif, réglementaire, administratif et économique en faveur de l’efficacité énergétique ». Maryse Arditi, pilote du pôle énergie de FNE précise quant à elle le contexte à l’heure ou le DNTE approche de sa conclusion, cette dernière « espère des propositions fortes sur l’efficacité énergétique, notamment sur le bâtiment ».
La première des propositions avancées par le CFEE correspond à une meilleure efficacité des mécanismes de financement, via l’optimisation du système existant qui recouvre le dispositif des CEE, le CIDD (Crédit d’impôt développement durable), l’éco-PTZ (éco-prêt à taux zéro) mais également en développant une banque de l’efficacité énergétique. Nicolas Mouchnino, chargé de mission énergie et environnement à l’UFC-Que choisir justifie cette mesure « les consommateurs sont face à une jungle de financements complexes », il poursuit, qualifiant l’accès à ces financements de « parcours du combattant ».
La seconde proposition est destinée aux PME, Antoine de Fleurieu, délégué général de Gimélec, la fédération professionnelle aux 230 entreprises énergétiques estime qu’« il faut favoriser leur place dans la transition énergétique (…) L’efficacité énergétique est un marché de proximité, avec des problématiques qui ne sont pas toujours les mêmes »
Prenant cette proximité en compte, les PME apparaissent comme « les mieux placées », en tant que « maillon essentiel », néanmoins, il ne doit en aucun cas « être court-circuité par les grandes entreprises », ce fut le cas pour le photovoltaïque, rappelle Antoine de Fleurieu, d’où la nécessité de « mettre en œuvre un cadre législatif et réglementaire pour garantir le développement et l’indépendance des PME et des sociétés de service d’efficacité énergétique ».
La troisième proposition du CFEE consiste à « assurer l’indépendance entre chaque phase d’un projet d’efficacité énergétique », ce qui équivaut à « garantir de manière continue la transparence, la confiance et l’égalité de traitement entre acteurs d’un projet d’efficacité énergétique ».
L’avant-dernière proposition réside dans le fait de « territorialiser la mise en place de la politique d’efficacité énergétique », concrètement, il s’agit de « rendre le contexte dans lequel évolue l’efficacité énergétique simple, souple et adapté aux différentes échelles territoriales, à partir d’objectifs et d’un cadre définis au niveau national » Raphaël Claustre insiste : les politiques d’efficacité énergétique « ne pourront fonctionner que sur les territoires ».
Enfin, la dernière idée soulevée par le groupement de coalition s’appuie sur la réglementation, le CFEE voudrait mettre l’accent sur le fait de « simplifier, anticiper et clarifier le cadre réglementaire »relatif à la rénovation énergétique, précise Sylvie Charbonnier du collectifs d’industriels « Isolons la terre contre le CO2 ». Cette proposition assimile la transposition ainsi que la publication des textes législatifs et réglementaires, de même que l’engagement d’une réforme en profondeur de l’aspect réglementaire qui encadre ce secteur.
Rappelons que le secteur du bâtiment produit à lui seul « plus de 120 millions de tonnes de CO2 par an, soit un quart des émissions totales de gaz à effet de serre », par ailleurs, le collectif ajoute que « notre balance énergétique est déficitaire de 69 milliards d’euros en 2012 et le bâtiment représente près de 46% de l’énergie consommée en France ». Six millions de personnes sont concernées par le phénomène de précarité énergétique, ce qui revient à consacrer 10% ou plus de ses revenus à sa facture énergétique.