Après un débriefing dans un café parisien, les responsables de plusieurs organisations non gouvernementales ont tenu à renouveler leur engagement pour la cause du débat sur la transition énergétique. Ils en ont profité pour faire une piqûre de rappel à l’encontre de la position actuelle du gouvernement à propos de cette question centrale.
2013 était consacrée comme étant l’année de la transition énergétique, mais l’attitude des responsables politiques à l’égard du débat a alerté les ONG et associations de protection de l’environnement.
L’espoir semble avoir fait place à l’inquiétude, laissaient entendre les responsables de ces associations lors d’une conférence de presse tenue mardi dernier. Tandis qu’ils déclaraient, « En parallèle du débat, le gouvernement a pris récemment un certain nombre de décisions qui (…) creusent l’écart entre l’ambition affichée et la réalité ». Ils mettaient l’accent sur 14 mesures primordiales à leurs yeux, ne manquant pas de rappeler les propos tenus par François Hollande lors de la conférence environnementale de septembre dernier axée sur le thème de la transition énergétique. Ce dernier avait déclaré, « La France, et j’en prends ici l’engagement, se mobilisera dans la transition énergétique. Voilà le cap. », mais à l’heure ou les débats en région s’organisent, le moral n’est pas au beau fixe.
Les premières retombées.
« Nous n’avons pas constaté de changement, mais pire une double incohérence » déclarait Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat France, lors de la conférence de presse du Mardi 19 Février. Dénonçant au passage l’attitude du gouvernement vis-à-vis des deux problèmes centraux que sont l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et l’exploitation du gaz de schiste, sujet sur lequel le gouvernement s’était exprimé de manière « ambiguë ».
Mediapart publiait la semaine dernière une lettre ouverte des ONG à Jean-Marc Ayrault où elles revendiquaient une plus grande transparence et une clarification de la politique actuelle relativement à la problématique de la transition énergétique. Elles poursuivaient en demandant au Premier ministre à « être reçues dans les plus brefs délais », jusque là sans obtenir de retour.
Une volonté réelle ou simulée ?
Jean-François Julliard, membre de Greenpeace bottait en touche, en déclarant « On ne sent pas la volonté de ce gouvernement d’opérer un changement », comme pour répercuter le slogan de campagne de l’actuel Président de la République. L’activiste de Greenpeace avait quitté la table des discussions en novembre dernier et s’était insurgé: « pas prêt d’y retourner » avaient été ses mots.
Il poursuivait, « c’est l’occasion de tirer un signal d’alarme. Si on rate l’échéance de cette loi, il sera trop tard et ce sera la responsabilité du gouvernement ». L’autre sujet de préoccupation, soulevé lors de la conférence environnementale et gravitant autour de la problématique de la transition énergétique est le financement.
« Au delà des discours, on a vraiment besoin de signaux clairs en termes de mobilisation des moyens » insistait Bruno Genty, le président de France Nature Environnement. « Il faut parler d’argent maintenant (…) L’inaction coûterait encore plus cher » ajoutait le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot (FNH), Mathieu Orphelin.
Un manque d’information latent.
Benoît Hartman de la FNE argumentait, « S’exprimer à trente, cela donne de la force », malgré une mobilisation importante des associations, le débat semble manquer de visibilité et d’audience.
Un récent sondage Ipsos, publié en Janvier et commandé par le Syndicat des énergies renouvelables révélait que seul un français sur cinq était au fait du débat sur la transition énergétique.
Morgane Créach poursuivait, « Nous sommes dans l’attente de la campagne de communication promise », ainsi un « comité citoyen » composé d’un panel de 20 administrés devrait participer à la vulgarisation des discussions, parfois techniques, du débat, en vue de les rendre plus « lisibles ».
Bruno Genty concluait « Il ne suffit pas de faire de grandes déclarations (…) La transition, c’est maintenu ? » laissant poindre l’état d’esprit actuel des ONG.