Le programme habiter mieux : une priorité dans la lutte contre la précarité énergétique !
En vue de pallier la problématique de la précarité énergétique, l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) a initié depuis 2011 un programme censé permettre aux ménages modestes et très modestes (13% de ménages, soit 3,4 millions d’entre eux) en situation de précarité énergétique et fournissant un taux d’effort énergétique supérieur à 10% de leurs ressources, d’accéder à de meilleures performances énergétiques pour un coût moindre.
Ainsi, de 2010 à 2017, ce programme devrait permettre la rénovation de 300 000 logements, pour un total de 1,35 milliards d’euros. Financement effectué de 3 manières différentes, d’une part, des crédits de l’ANAH à hauteur de 600 millions d’euros, le fonds d’aide à la rénovation thermique (FART) contribuant à hauteur de 500 millions d’euros (introduit dans le cadre des « investissements d’avenir ») et enfin, les énergéticiens eux-mêmes contribuent à hauteur de 250 millions d’euros, dans le cadre du dispositif des CEE (Certificats d’Économie d’Énergie).
Les premières retombées du programme habiter mieux.
En place depuis 2011, cette tentative visant à diminuer, puis faire disparaître la précarité énergétique n’a pour l’instant engendré que des résultats modestes, a reconnu l’ANAH dès l’automne dernier. L’ensemble des acteurs nationaux et locaux (DDTM, DREAL, collectivités, opérateurs, MSA, CAF, CARSAT et SACICAP) se sont associés, incluant les énergéticiens, chargés du repérage, de l’instruction et du financement et ont eu pour objectif d’élargir leur champ à la rénovation thermique. Mais aussi de lutter de manière plus locale contre la précarité énergétique, notamment par le biais des contrats locaux d’engagement.
Des balbutiements du programme à un développement plus large.
Après prise en compte des délais, seules 6669 rénovations ont pu êtres financées en 2011, ce qui a profité à 15400 personnes, mais au 31 Octobre 2012, c’était près de 8000 dossiers qui ont été engagés. On peut ainsi tabler sur un résultat de 12 à 15000 logements au cours de l’année 2013, dans la croisade contre la précarité énergétique.
La saisonnalité semble ponctuer l’attribution des crédits. En effet, 50% sont débloqués au cours du dernier trimestre. Mais le combat contre la précarité énergétique, véritable fléau au niveau local, s’intensifie depuis peu : ainsi 99% des départements ont engagé des dossiers au cours de l’année 2012 contre seulement 35% en 2011. Malgré cette forte augmentation, l’objectif est loin d’être atteint.
Les principaux intéressés souvent sourds aux avantages du programme
Les destinataires du programme mis en place et en situation de précarité énergétique sont d’une part difficiles à identifier mais également difficiles à convaincre. Ainsi l’ANAH insistait dernièrement sur une mobilisation plus intense des acteurs locaux (services de l’État, artisans, vendeurs d’énergie) allant parfois jusqu’à recourir au porte à porte pour une meilleure identification des ménages concernés par la précarité énergétique. Le défi réside aussi en ce que les principales cibles du programme ne se cantonnent pas aux propriétaires mais également aux locataires du parc privé et plus compliqué encore, aux colocataires, ce qui implique l’intervention du bailleur, souvent réticent..
En conclusion, une entrave efficace à la précarité énergétique !
Le bilan fait sur place après attribution de crédits dans le cadre du programme, se veut optimiste. Le gain énergétique obtenu (39%) après travaux s’élève à plus de 14 points de celui exigé initialement. Le ministère estime à 60% les logements aidés bénéficiant d’une étiquette après travaux, 21% vont jusqu’à deux étiquettes et 7% peuvent aller jusqu’à trois !