Vingt-trois États américains ont déjà une loi en vigueur imposant un objectif de réduction des émissions de GES avant une certaine date. En Californie, la loi Assembly Bill 32 impose par exemple d’atteindre en 2020 le niveau d’émissions de 1990. De nombreuses initiatives regroupant plusieurs États sont également en place. Par exemple, dix États du Nord-Est des États-Unis ont implémenté depuis 2007 un programme obligatoire de cap-and-trade pour le CO2.
Dans les secteurs résidentiel et tertiaire (respectivement 21% et 18% des émissions de CO2 aux Etats-Unis), les améliorations s’appuient sur des technologies connues et des méthodes éprouvées depuis plusieurs années à travers des labels « environnementaux » du type LEED (2), et qui ont permis la mise en place de code de construction rigoureux et obligatoire (3).
La réduction des émissions de CO2 dans le secteur industriel (27% des émissions totales de CO2) est plus compliquée. Le frein principal tient probablement dans l’absence de modèle d’affaires intéressant. En effet, l’industrie tente en général de réduire ses émissions par l’intermédiaire d’un seul levier : l’efficacité énergétique.
Sept leviers pour s’approcher de la neutralité carbone
Les premiers pourcents de réduction sont généralement obtenus grâce aux mesures les plus simples, donc les moins onéreuses. Les coûts engendrés sont souvent compensés par les économies d’énergie effectuées. Les réductions supplémentaires requièrent par contre des coûts initiaux plus importants qui conduisent à des temps de retour sur investissement très longs. Il devient alors très difficile d’identifier un modèle d’affaires attractif pour l’usine et/ou ses partenaires (par exemple le fournisseur d’électricité local).
Développer une approche performante pour la réduction des émissions d’une usine passe probablement par une multiplication des leviers à utiliser. À priori, on peut en envisager sept : efficacité énergétique ; énergies renouvelables ; crédits carbone ; pilotage de charge (demand response) ; stockage d’énergie sur site ; remplacement de combustible ; achat d’électricité « verte (issue des énergies renouvelables). Ces leviers sont souvent considérés de manière individuelle, et il n’y a que très peu de cas où l’industriel envisage une combinaison de plusieurs d’entre eux. Cela permet de mettre à profit des synergies entre leviers, et d’identifier un meilleur modèle d’affaires.
À titre d’exemple, le stockage d’énergie et le pilotage de charge sont deux leviers qui permettent de lisser les pics de consommation électrique. L’opérateur de réseau peut ainsi réduire sa dépendance aux sources d’énergie fossiles généralement utilisées en appoint lors des pics de demande.
Pour un industriel, un système de stockage d’énergie sur site peut permettre d’abaisser son pic de consommation électrique, pour lequel il peut être facturé jusqu’à 23$ par kilowatt par mois (en plus de ce qu’il paie pour sa consommation de kWh).
Lire l’article :
http://www.cleantechrepublic.com/2011/06/20/reduire-impact-carbone-industrie-au-dela-seule-efficacite-energetique/