À l’heure où les professionnels de l’immobilier s’alarment de la perte de vitesse du secteur, le cabinet Xerfi révèle dans une étude récente qu’une reprise progressive est à venir.
Cependant, l’année 2014 sera marquée par une baisse limitée des prix associée à un maintien des transactions à un niveau modeste en ce qui concerne le marché du neuf et de l’ancien. Quant aux mises en chantier de logement, celles-ci se stabiliseront autour de 330000 unités, soit un chiffre équivalent à 2013, qui demeure néanmoins éloigné de l’objectif gouvernemental des 500000 nouveaux logements par an.
Cette stagnation est à mettre sur le compte de la prudence des investisseurs mais aussi de la réticence des ménages à investir dans des projets immobiliers, malgré des taux historiquement bas.
Selon le cabinet d’étude, c’est seulement à partir de 2015 qu’une évolution notable sera possible, notamment une augmentation des mises en chantier à un rythme moyen de 5,5% entre 2015 et 2017. Ce qui devrait aboutir à 400000 nouveaux logements par an, là encore la projection reste loin de l’objectif du gouvernement, et ce, malgré les réformes mises en œuvre et celles à venir.
Le recul important des prix sur le marché de l’ancien se faisant toujours attendre (seulement -1,8% sur le plan national en 2013), les ajustements seront encore une fois réalisés sur les volumes. Ce faible recul des prix ne permettra pas le rééquilibrage tant attendu entre demande excédentaire et offre insuffisante, particulièrement en raison du nombre peu élevé de mises en chantier.
La bulle persistant dans le marché immobilier de l’ancien a des conséquences sur ce dernier. En effet, les accédants acceptant cette bulle anticipent des plus-values de sortie positives allant de pair avec une demande élevée due à la pression démographique, à la décohabitation et à la préparation de la retraite qui continuent d’alimenter cette bulle.
Le marché de l’ancien devrait connaître certaines avancées en 2015, après un léger recul des transactions, soit -1,2%, et des prix, l’équivalent de 1,5% de baisse. Les transactions devraient atteindre 700000 unités dans un contexte de stagnation des prix malgré l’amélioration des perspectives de l’économie française.
Les années successives marquées par une perte de vitesse de l’activité dans le secteur de l’immobilier ont usé les professionnels, mais les experts de Xerfi ont listé les enjeux et initiatives des différentes catégories d’acteurs pour pallier au recul de leur activité.
Ainsi, la baisse de la demande des accédants à la propriété, mais aussi des investisseurs, a durement heurté les promoteurs, bien que la baisse du taux de marge soit contenue jusqu’à 2015. Ces derniers ont donc opté pour des stratégies de diversification, à l’instar de Bouygues Immobilier ou Nexity vers les résidences services.
Quant aux constructeurs de maisons individuelles, plus proches de la demande des ménages ont du composer avec une augmentation des coûts découlant de la RT 2012, sans que ces derniers puissent les répercuter sur leurs prix de vente. Ils devront attendre 2015 pour assister à un regain de leur activité, certains choisissent la diversification vers la rénovation thermique, mais cela concerne presque exclusivement les gros opérateurs tels que Geoxia.
Enfin, en ce qui concerne les agences immobilières, exposées à la concurrence des réseaux mandataires et subissant une pression accrue sur les marges, elles devront faire valoir leur modèle traditionnel afin que leur rentabilité n’en souffre pas comme en 2013.