La réussite de cette association, c’est d’abord d’avoir su passer outre la concurrence (acharnée) qui, à première vue, oppose ces acteurs du dispositif des certificats d’économies d’énergie. Le statut de structure collective, fortement compromis à court terme avec l’entrée en vigueur de la troisième période en 2015, a participé à la création du GPC2E (« Groupement des professionnels des certificats d’économies d’énergie »).
C’est sur impulsion de Sonergia (Marseille) et avec le concours de GEO PLC, que cette initiative a pris forme début 2013. Toutefois il a fallu attendre le mois de mars 2014 pour la formulation des premiers objectifs. L’enjeu principal est l’unification du discours tenu par ces structures collectives vis-à-vis des Pouvoirs publics, désireux d’avoir affaire à un interlocuteur unique. Le Ministère et son administration ont, au passage salué cette dynamique.
Il s’agit également pour le GPC2E de faire valoir ses intérêts tant au sujet du dispositif que de la transition énergétique, explique Franck Annamayer, directeur associé de Sonergia. Bien que les balbutiements se soient fait attendre, les conditions sont à présent au beau fixe pour de réelles avancées. En effet, Philippe Martin, ministre de l’Écologie, a fait savoir en décembre dernier que le gouvernement s’engageait dans une troisième période présentant des objectifs ambitieux. Ainsi les objectifs d’économie seront quasi doublés par rapport à la seconde, soit 660 TWh cumac sur trois ans. Cette obligation s’accompagnera de la création d’un comité de pilotage à l’accès restreint et de la disparition redoutée du statut de structure collective.
Le 4 mars dernier s’est tenue une réunion de l’association qui regroupe aujourd’hui 22 entreprises. Une feuille de route dressant « plusieurs axes de communication » a tracé les grandes lignes de l’action du groupement. Un document référençant les caractéristiques des entreprises membres sera bientôt transmis à la presse et aux Pouvoirs publics. Il montrera toute la plus value que les structures collectives apportent au dispositif des CEE et à l’efficacité énergétique en France. 105 TWh cumac d’énergie économisée et 500 emplois directs donnent la mesure de leur valeur ajoutée.
Par la suite, plusieurs communiqués de presse expliciteront les opérations ciblées réalisées par les adhérents de l’association, qui participent à la lutte contre la précarité énergétique et sensibilisent les plus jeunes à la nécessité des économies d’énergie. Par ailleurs, un événement se tiendra en mai ou juin prochain, destiné à « montrer notre dynamisme » explique F. Annamayer, mais aussi à décerner des prix afin de récompenser les structures ayant participé à la formation de professionnels. Le Ministère s’est d’ores et déjà montré favorable à l’initiative.
Néanmoins, l’objectif sous-jacent réside en la question du sort de ces sociétés, le président du GPC2E se veut optimiste « globalement, on nous reconnaît des mérites. Nous sommes actifs, avons permis de faire connaître le dispositif, nous apportons des solutions innovantes. Nous apportons de la liquidité au marché. Si nous n’existions pas, les obligés qui n’ont pas une stratégie dédiée ne pourraient pas répondre à leurs contraintes ».
Mais la négociation s’annonce difficile tant les Pouvoirs publics ont affiché leur volonté de réduire le nombre de ces acteurs via l’instauration de barrières à l’accès au statut d’éligible. Le président de Sonergia affirme que seules certaines de ces sociétés auront la capacité de passer ces barrières, les autres devront se contenter du statut de « mandatée » de quelques obligés ou d’anciennes structures collectives parvenues au delà de ces barrières.
La réunion du mardi 4 mars a donné lieu à la création d’un groupe de travail qui, sous peu, devrait formuler des propositions au Ministère de l’Écologie « À nous de réfléchir à des solutions souples qui permettent à un nombre suffisant de structures de garder leur éligibilité et donc de pouvoir continuer à apporter de la liquidité au marché indispensable au bon fonctionnement du dispositif » ajoute le président du GPC2E. Mais celui-ci reconnaît la nécessité de tempérer cette affirmation « ça va dans le sens de l’histoire, on le comprend, mais il y a un juste milieu à trouver ».
Le Ministère a récemment ouvert une concertation relative aux modalités de constitution d’une demande de certificats d’économies d’énergie. Concertation à laquelle l’association a été formellement conviée par le Ministère à représenter l’ensemble des structures collectives membres. Ainsi, le 12 mars, le GPC2E fera valoir la position des structures collectives concernant les évolutions administratives du dispositif. Pour GEO PLC, la simplification administrative ne doit pas entraîner une complexification technique. N’oublions pas l’objectif de faire diminuer les coûts de gestion des CEE.
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