À l’heure ou la transition énergétique est au centre des préoccupations, le centre privé de recherche en économie Rexecode verse un nouveau document au débat. Rappelons que le projet de loi dédié à cette transition énergétique et porté par la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal est en phase de finalisation.
Ce document de travail considéré comme non-exhaustif introduit néanmoins « une grille d’analyse des évaluations des impacts macroéconomiques » d’une transition excluant le carbone qui se révèle édifiante.
La transition énergétique vise l’accomplissement de divers objectifs, tels que le développement des énergies renouvelables via la stimulation de l’innovation, en vue d’accroître notre indépendance aux énergies fossiles et à l’énergie carbonée. Mais qu’en sera-t-il des conséquences sur notre économie ?
Un sujet déjà largement abordé dans les États membres de l’Union européenne, d’où la constitution du think tank Rexecode. Celui-ci s’est penché sur les modèles publics français et rapporte que « le scénario de référence utilisé est peu explicité. Quant aux évaluations des impacts avancées pour justifier la mise en œuvre d’une politique de transition énergétique, elles présentent des limites évidentes. » explique Pascale Scapecci, coauteur du document de travail du think tank.
Le ministère de l’Écologie s’est pour l’instant fondé sur le modèle consacré par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). À ce sujet, Jacques Le Cacheux, directeur des études de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) analyse ce modèle élaboré par leurs soins, comme étant « d’inspiration néokeynésienne. Ce qui se justifie pleinement dans les situations de sous-emploi dans lesquelles les effets d’entraînement provoqués par un accroissement de la demande sont pérennes ».
De cette constatation, ce modèle prévoit la création nette cumulée de 329 000 emplois à l’horizon 2030et 825 000 en 2050, une évolution en partie due à l’augmentation du produit intérieur brut. Les économies d’énergie réalisées par les ménages sur leur consommation énergétique notamment sur l’isolation, seraient en grande partie à l’origine de ces résultats et des gains de pouvoir d’achat. Ainsi Jacques Le Cacheux estime qu’ « à terme, la consommation pourrait être réduite de 30 à 40% ».
Concernant le rénovation énergétique, le ministère avait fondé de grands espoirs, reposant sur des objectifs ambitieux, malheureusement éloignés des réalités économiques.
Ségolène Royal s’était pourtant prononcée récemment sur l’objectif de rénovation des logements « Il faut absolument atteindre l’objectif fixé de 500 000 logements éco-rénovés d’ici à 2017 », objectif que beaucoup jugent inatteignable.
Quant au think tank, qui reconnaît l’effet vertueux du modèle OFCE sur la demande, celui-ci émet quelques doute sur sa viabilité. P. Scapecci estime quant à lui que « Les mécanismes de soutien de la demande, subventions ou tarifs de rachat vont finir par peser sur les dépenses publiques et par limiter les effets positifs sur le PIB ». La question de savoir si l’économie sera en mesure de se relever après la mutation provoquée par la transition énergétique reste donc en suspens.