Mercredi 16 juillet, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a publié un communiqué révélant la situation préoccupante de l’activité de l’artisanat du bâtiment. Cette dernière a été jusqu’à qualifier cette régression de « dégringolade », elle relève un repli de -1,5% en volume sur l’année passée, le neuf affichant la baisse la plus significative avec -4%.
Toutefois on note une stabilisation de l’entretien-rénovation, quant aux chantiers d’amélioration de la performance énergétique, ils « faisaient figure d’oasis » affichant une légère progression de +0,5%. Cette hausse confirme les chiffres de l’étude commandée à OpinionWay pour le compte de GEO PLC. Celle-ci illustrait la confiance que les français témoignent aux professionnels du bâtiment concernant les travaux d’économies d’énergie, soit 77% de l’échantillon des 1000 particuliers interrogés.
Patrick Liébus, président de la Capeb s’alarme de cette tendance « Même si l’entretien-rénovation arrête de reculer, la majorité des indicateurs témoignent de la mauvaise santé des entreprises artisanales ». En ce sens, il ajoute « Si les dernières annonces gouvernementales vont dans le bon sens, il faut être conscient qu’elles ne suffiront pas. Pour redynamiser l’activité dans le bâtiment, l’élaboration rapide d’un plan de relance globale est plus que jamais nécessaire ».
Au sujet du neuf, la Capeb juge la régression de l’activité « extrêmement préoccupante », en effet « tous les indicateurs sont au rouge ». Avec seulement 312 000 mises en chantier de logements sur douze mois glissants, combinées à un recul de 16% des permis de construire sur un an à la fin mai, ce secteur est celui qui pâtit le plus de la conjoncture actuelle. Par conséquent, on assiste toujours à une détérioration continue des carnets de commande.
Pour ce qui est de l’entretien-amélioration, l’activité a stagné ce trimestre mais on assiste à « l’amélioration progressive » du marché immobilier de l’ancien qui constitue un levier à même de relancer l’activité après deux ans de repli. Une tendance à mettre également sur le compte du « relatif soutien des travaux de performance énergétique, notamment à travers la TVA à 5,5% ». D’autre part « les crédits destinés aux travaux d’entretien-amélioration enregistrent une hausse de 35,3% au dernier trimestre 2013, ce qui laisse entrevoir des perspectives encourageantes ».
Quant au secteur de la rénovation énergétique, celui-ci « nécessite d’être soutenu pour accompagner les particuliers, dans une situation économique difficile, à se lancer dans des travaux ambitieux » commente Patrick Liébus. L’entretien-amélioration enregistre une progression de ses carnets de commande, en effet « seules » 28% des entreprises artisanales ont assisté à un repli de leur activité au deuxième trimestre. Ce taux tranche nettement avec les 45% de la même période, un an auparavant, cependant l’activité demeure à un niveau « historiquement bas », celui de l’année 2006.
Patrick Liébus analyse les mécanismes de sortie de crise « Sylvia Pinel a perçu l’urgence et la gravité de la situation en prenant des mesures en faveur de la rénovation énergétique des logements. La Capeb soutient cette orientation, et défend particulièrement les axes prioritaires que constituent le renforcement du prêt à taux zéro, l’ouverture à l’ancien du PTZ+ et le chèque énergie, qui seront présentés par Ségolène Royal à la rentrée parlementaire dans le cadre de son projet de loi sur la transition énergétique ».
« Des résultats inquiétants », c’est ainsi que la Capeb décrit la situation de la trésorerie des entreprises, en effet 29% d’entre elles reconnaissent avoir subi une aggravation, tandis qu’elles étaient 30% au premier trimestre. Ce que déplore la Confédération « d’autant qu’au deuxième trimestre 2014, 40% des entreprises font état de besoins de trésorerie dont le montant moyen se porte à 18 000 €. Pour pallier les problèmes de trésorerie, les artisans du bâtiment se mobilisent et attendent toujours que des solutions concrètes leur soient apportées par les réseaux bancaires ».
À l’occasion de la réunion des professionnels du bâtiment et des banques qui s’est tenue le 11 juillet dernier, Patrick Liébus n’a pas manqué de rappeler cet état de fait au Premier ministre Manuel Valls « La frilosité des banques je veux bien l’entendre mais je ne la comprends pas tellement dans la période dans laquelle on est »