Jeudi 23 janvier 2014, l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre) présentait ses « scénarios pour la transition énergétique » à l’occasion de sa septième assemblée générale. Elle table sur une baisse de la consommation chiffrée entre 27 et 41% d’ici à 2050.
Cette projection diffère de l’objectif retenu par François Hollande en septembre dernier, de division par deux de la consommation énergétique à l’horizon 2050. Les prévisions du facteur 4 semblent également compromises à moins que la France opte pour des technologies de rupture, telles que la cogénération nucléaire ou le stockage du CO2.
À moins qu’ « un important effort national de R & D » ne soit rapidement entrepris, l’investissement nécessaire s’élèverait à 1000 milliards d’euros, un chiffre reconnu comme « une constante de tous les scénarios, sans qu’il ait été identifié d’écart très notable entre eux ».
L’Ancre a récemment repris ses trois scénarios énergétiques point par point « L’objectif est d’apporter des éléments d’éclairage dans le cadre de la préparation du projet de loi sur la transition énergétique prévu pour être examiné par le Parlement en 2014 ». Toutefois, lors du débat national sur la transition énergétique en avril dernier, des résultats intermédiaires avaient déjà été dévoilés.
Les trois scénarios ont donc été segmentés de la façon suivante : le premier, intitulé « sobriété renforcée » (SOB) implique une évolution importante des comportements individuels concernant la réduction de la demande d’énergie, le développement des EnR (énergies renouvelables) et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Mais pas seulement, il s’appuie sur un effort de rénovation massif, soit 650 000 logements par an contre 125 000 actuellement.
Ensuite vient celui de « décarbonisation par l’électricité » (ELE), reposant sur un effort marqué d’efficacité énergétique combiné à un accroissement des divers usages de la part d’électricité décarbonée, celui-ci chiffre à 45% la mobilité électrique d’ici à 2050.
Le troisième scénario « vecteurs diversifiés » (DIV) se consacre à l’efficacité énergétique, en particulier à la diversification des sources et vecteurs énergétiques. Ce qui induit une forte contribution de la biomasse, la récupération de la chaleur (y compris celle des réacteurs nucléaires) ainsi qu’un rôle décisif des systèmes énergétiques intelligents.
L’objectif gouvernemental de réduction de 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique en 2025 a été repris par les trois scénarios, au même titre qu’une version proche du scénario ELE qui « permet un meilleur résultat sur la réduction des émissions de CO2, au prix d’une contrainte moindre sur le nucléaire. Dans cette variante, la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité décroît tendanciellement pour atteindre 60% à l’horizon 2050. »
En fonction de tel ou tel scénario, on relève une baisse oscillant entre 27 et 41% de la consommation énergétique finale et une baisse de 65 à 70% de l’ensemble des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) tous secteurs confondus à l’horizon 2050.
Économiquement parlant « il apparaît, d’ores et déjà, qu’un fort niveau d’investissement est nécessaire. Les montants estimés sont de l’ordre de mille milliards d’euros d’ici à 2050. C’est une constante de tous les scénarios, sans qu’il ait été identifié d’écart très notable entre eux. Par exemple, le scénario SOB est très coûteux en investissement dans le résidentiel et tertiaire, il l’est moins dans les autres secteurs o la production diminue avec la baisse de la demande ». Parallèlement, l’Ancre a prévu d’autres mesures, notamment « un doublement du prix de l’électricité envisageable d’ici 2050 » et prévu comme présentant un impact « limité, compte tenu d’une consommation d’énergie fortement réduite ».
Rappelons que l’Ancre est un organe créé en 2009 par les ministères de l’Énergie et de la Recherche dédié à la coordination de la recherche publique sur l’énergie. Ses membres fondateurs sont le CNRS, le CEA, l’IFPN et la CPU (Conférence des Présidents d’Universités) « quelques 400 experts scientifiques » se sont penchés sur ce projet pendant 18 mois.
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