Le chauffage domestique peut représenter de 60 à 75% des consommations totales d’énergie dans les foyers. En plus d’une isolation suffisante, il est donc important d’opter pour un système de chauffage performant et adapté.
Les chaudières performantes possèdent un meilleur rendement, et chauffent l’eau à une température inférieure aux chaudières traditionnelles, ce qui permet les économies.
Chaudières basse température
Dans les chaudières de type basse température, l’eau est chauffée à 55/60°C, ce qui permet des gains de consommation de 12 à 15% par rapport à une chaudière standard moderne, qui chauffe à 90°C. La plupart des radiateurs existants sont suffisamment grands pour fonctionner à température réduite tout en fournissant assez de chaleur à l’habitation.
Ces chaudières existent pour le particulier individuellement comme pour les logements collectifs – type copropriétés.
Chaudières à condensation
Pour les chaudières à condensation, l’eau du circuit de chauffage qui entre dans la chaudière est préchauffée au contact des fumées (entre 140 et 200°C) et nécessite donc moins d’énergie pour être chauffée à 55/60°C.
La marge d’économie est typiquement de 15 à 20% par rapport à une chaudière standard moderne. Après cet échange de chaleur, les fumées sont refroidies sous les 70°C, et la vapeur d’eau repasse sous forme liquide (les condensats) avant d’être évacuée vers l’égout, ce qui limite également la quantité de C02 et d’oxydes d’azote (NOX ) rejetée.
Ces chaudières existent pour le particulier individuellement comme pour les logements collectifs – type copropriétés.
Bons gestes
- Purger les radiateurs, vérifier le niveau d’eau dans le circuit de la chaudière est indispensable au début de la saison de chauffe. D’autre gestes simples : bien régler sa température de fonctionnement (19°C le jour, 16°C la nuit), et laisser les radiateurs dégagés.
- L’entretien complet annuel de la chaudière est obligatoire, et permet de maintenir le rendement dans le temps : une chaudière entretenue régulièrement fonctionne 2 à 3 fois plus longtemps, et consomme 8 à 12% de combustible en moins.
- Le ramonage du conduit de fumées et le contrôle des conduits tubés est également obligatoire.
Bon à savoir
- Des gains supplémentaires sur la consommation peuvent être obtenus en utilisant des émetteurs adaptés, comme des radiateurs à chaleur douce, ou des planchers chauffants, qui permettent de descendre encore la température (30°C pour les chaudières à très basse température)
- La régulation « intelligente » par sonde de température permet d’ajuster la température de fonctionnement aux besoins de chauffage, donc de maintenir un rendement optimal.
- Contrat de maintien du rendement de la chaudière : Dans le cas de chaufferies collectives, il est intéressant de confier à un professionnel qualifié la charge de l’entretien, ce qui assure un dépannage rapide, des pièces détachées disponibles et l’assurance d’une consommation optimisée. Certains professionnels s’engagent à maintenir le rendement initial de la chaudière (mesuré lors de l’installation) sur plusieurs années consécutives.
- Une bonification des CEE est prévue s’il y a un contrat de maintient de rendement, il faut alors utiliser les FOST BAR-TH-07-SE (condensation) ou BAR-TH-09-SE (basse température).
Ordre de grandeur des prix
Les prix dépendent largement de la puissance, mais aussi du combustible. En règle générale, la technologie à condensation est plus chère, mais engendre plus d’économie. Le temps de retour sur investissement est donc comparable.
Pour une chaudière individuelle (20 à 30 kW) :
- Le prix d’une chaudière gaz basse température s’échelonne de 1 000 à plus de 2 500€ HT. Pour une chaudière gaz à condensation, il faut compter de 3 000 à plus de 5 000€ HT.
- Pour le fioul, la basse température varie de 3000 à plus de 5000€ HT et la condensation de 3 500 à plus de 6 500€ HT. Les chaudières fioul nécessitent également l’installation d’une cuve de stockage et d’une pompe, de l’ordre de 3000€ HT.
Pour un particulier, le remplacement complet de l’installation de chauffage s’évalue aux entre 10 et 15 000€ avec dépose et installation des conduits supplémentaires (fumées, évacuation), ainsi que les raccordements et la mise en service.
Pour les installations collectives, le coût global est d’environ 250 000€ HT pour un bâtiment de 20 appartements. Il faut plusieurs chaudières de forte puissance (50 à 100 kW).
Pourquoi un rendement supérieur à 100% ?
Les chaudières à condensation affichent généralement des rendements de plus de 100%, ce qui paraît impossible. En réalité, les rendements sont mesurés par rapport au PCI (pouvoir calorifique inférieur) du combustible, qui considère la chaleur des fumées comme forcément perdue.
Comme la chaudière à condensation récupère cette chaleur, elle semble apparaître « de nulle part » dans le bilan. Pour mieux évaluer ce phénomène, on peut mesurer le rendement par rapport au PCS (pouvoir calorifique supérieur) qui prend en compte la chaleur présente dans les fumées (chaleur latente).
Pour le gaz naturel, le PCS est égal à 111% du PCI (106% pour le fioul), et on peut considérer les pertes des deux types de chaudières de la façon suivante :
Sources : Les chiffres-clés du bâtiment 2012 ADEME ; Le chauffage, la régulation, l’eau chaude 2011 Energie Transport ADEME ; Le coût des travaux d’économies d’énergie Batiprix